C'était il y a exactement un an :

" Bonsoir, c'est bien la résidence des Cabello? " C'est moi qui avait décroché le téléphone ce soir là. " Oui, Liam Cabello à l'appareil. Heu... Je peux vous aider? " avais-je demandé poliment, je m'étais demandé qui cela pouvait bien être à l'appareil et qu'est ce qu'il nous voulait. En attendant qu'elle me réponde, j'avais repris ma bouteille de bière qui était posée sur la table et en avait bu une gorgée. " Ici la police de Rome, je vous appelle pour vous informer que... Nous avons retrouvés le corps de votre frère à quelques kilomètres de la ville. Il est décédé il y a quelques jours à ce qu'on peut en déduire... Je suis désolée, mes sincères condoléances. " Je ne réalisais pas vraiment à ce moment, c'est comme si tout c'était arrêté autour de moi et je voyais l'image de mon frère jumeau me sourire. Sans même m'en être rendu compte, ma bouteille m'avait échappée des mains et c'était écrasée sur le sol pour voler en éclat. Ma mère avait été attirée par le bruit et avait remarquée que j'étais dans un état de choc, elle essayait de me parler mais je n'entendais rien de ce qu'elle me disait, mon esprit était ailleurs... Lentement je lui avais tendu le combiné du téléphone, je ne pouvais rien faire de plus. On lui annonçait la nouvelle et sans surprise elle c'était éffondrée en larmes sur moi, presque naturellement je l'avais serrée contre moi. Devant ma mère, je tentais de ne pas craquer, de ne pas pleurer moi aussi mais intérieurement j'étais brisé. Mon jumeau, mon frère, ma moitié, il était partit. Je me souviens être sortit ce soir là, fait le tour des bars de la ville, boire pour oublier comme on disait. Au final j'avais déversé toutes mes larmes à travers la ville et j'avais passé une bonne partie de la nuit à hurler.

Je tiens à vous dire que perdre un proche est certainement la chose la plus difficile à supporter dans une existence, de loin. Certains parviennent à faire leur deuil facilement, d'autres non... Je faisais parti de ceux qui avaient du mal à laisser les gens s'en aller et surtout de cette manière. Cela faisait exactement un an jour pour jour, je m'étais occupé l'esprit toute la journée pour ne pas y penser mais au final, c'était plus fort que moi. Quand je repensais à tout ce qu'on avait vécut, tout ce qu'on avait partagé et surtout à sa mort qui était d'une brutalité incroyable, ça me donnait les larmes aux yeux et pourtant, je n'étais pas de ceux qui pleuraient facilement. C'était décidé, ce soir je n'allais pas rester à me morfondre ici, j'allais sortir. J'enfilais ma veste rapidement et je sortis de chez moi, je devais l'admettre, le visage énervé et triste à la fois. J'allais faire la tournée des bars de la ville, une fois de plus. A force ça en devenait une habitude, une mauvaise habitude. Le bar d'en face semblait être une bonne option pour commencer. J'y étais entré et m'étais assis au bar, je n'avais pas tardé à enchaîner les verres. Les filles étaient venues m'aborder mais ce n'était pas le bon jour, je les rembarraient toute aussi sec. Au bout d'une heure j'étais finalement sorti du bar mais ne vous y trompez pas, c'était pour partir à la recherche d'un autre.

Quelques heures plus tard et j'avais accompli ma " mission ": faire le tour des bars de la ville et me torcher bien gentillement la gueule. Mes émotions se bousculaient dans ma tête et à force, ça avait fini par me causer un mal de tête. Je ne pouvais plus vraiment contrôler mon corps, j'avais même manqué de tomber une ou deux fois, peut-être un peu plus... Ca m'avait mit dans un état d'hilarité pendant un moment puis j'étais revenu à la réalité. Je continuais d'avancer, je titubais plus qu'il n'en fallait avec ma bouteille à la main et tout d'un coup j'entendis une voix que je connaissais...

Mon addiction à l'alcool était vraiment devenue problématique mais c'était plus fort que moi, malgré tous mes efforts je ne parvenais pas m'en passer, à arrêter. C'était une addiction et je ne voulais pas arrêter. Toutes les personnes proches de moi ont essayées de m'aider mais il n'y a pas grand chose à faire. Je crois que je sais d'ou provient ce besoin de boire... Quand on traverse une période particulièrement sombre de sa vie, on peut trouver réconfort dans la boisson, beaucoup le font, dont moi. Ca m'a aidé à oublier la réalité, à ne plus penser aux choses négatives et depuis ça... D'un côté, je trouve que ça n'est pas si mal d'être alcoolique, disons le clairement, je le suis. Ca aurait pu être pire, bien pire. Je me suis limité à l'alcool et je n'ai pas touché à la drogue et tout ce qui va avec. J'aurais pu, vu toutes les occasions qui se sont présentées à moi mais je n'ai rien fait. Peut-être que j'arrêterais un jour mais pour le moment, c'est impensable. C'est d'ailleurs cette addiction qui m'avait entraîné dans les quelques bars de la ville ce soir, je savais que ce n'était pas bien ni raisonnable mais honnêtement, je m'en fichais. Tout ce que je voulais c'était me changer les idées. En sortant du dernier bar en liste, je savais que ça n'allait pas être une partie de plaisir pour retourner chez moi. Je parvenais à peine à marcher droit, sans tomber. C'est là que j'entendais quelqu'un me parler: « Hey, Liam. Ça va ? ». Je stoppa alors ma course et me retourna lentement. C'était bien ma veine ça, je ne voulais pas qu'on me voie dans cet état et c'est justement là que quelqu'un m'avait reconnu. C'était Sixteen. Pour ceux qui ne le sauraient pas c'est ma meilleure amie. Une fille formidable. Ca m'énervait qu'elle me voit dans cet état. Sous l'effet de l'alcool je ne me contrôlais plus vraiment et j'espérais ne pas dire ou faire quelque chose qui serait de trop. " Bien sur! Ca ne se voit pas? " dis-je en écartant les bras avant d'aller boire une gorgée et de me racler la gorge. Elle pouvait bien voir que ce n'était pas vrai, c'était tellement ironique de ma part. J'étais trop fier pour lui dire comme ça.

Je m'approcha d'elle titubant et m'arrêta à quelques mètres d'elle, la regardant dans les yeux. Je me demandais bien ce qu'elle faisait à cette heure dans les rues de la ville, c'était pas vraiment prudent. La connaissant, elle devait sortir de soirée, tout comme moi... Mais je me devais de lui demander, même si je le savais je lui demandais, et oui, l'alcool ça fait réagir, pas toujours de la bonne manière. " Qu'est ce que tu fais ici d'abord? Tu me suis? " dis-je en crispant mon visage. Elle devait se demander ce qui m'arrivais mais si elle réfléchissait, elle finirait par trouver, elle savait tout.